La possibilité d’un PPT is a place to record the stuff I think that doesn't have an immediate client Powerpoint.

Père ManQ, raconte-nous une histoire.

Quand je ne sais pas quoi lire qui sonne intelligent - déjà la 96e édition, j’en suis à considérer Ulysses (nope) ou le livre de l'intranquillité de Pessoa (2026, promis) - je vais piocher dans Les cent romans qui ont le plus enthousiasmé « Le Monde » depuis 1944.

En attendant je lis avec plaisir “La compagnie” de Robert Littell (le père de Jonathan) - fucking page turner - qui raconte 50 ans d’histoire de la CIA. Très livre de vacances de Noël.

Bref, classé juste sous l’un de mes livres préférés, Le Chardonneret de Donna Tartt : Heureux les heureux.
Allons-y, Alonso

Heureux les heureux s’ouvre sur une dispute conjugale dans un supermarché, enchaîne avec un adolescent qui rentre en HP parce qu’il se prend pour Céline Dion, et se poursuit avec l’histoire d’un couple qui se dispute aux championnats du monde de bridge quelque part en Loire Atlantique.

« C’est l’histoire de gens attaqués par la vie », “le grand récit de consternation humaine”, nous dit Le Monde.

Les 12 volumes en Pléiade et les 13 500 pages de La Comédie humaine de Balzac “remasterisés” en un seul volume de 220 pages, ça se prend.

On se sent un peu agréablement déprimé comme après avoir lu un Houellebecq.

j’ai repensé à la phrase de mon ami Serge, au moment où il débutait son Alzheimer. Il voulait se rendre, pour je ne sais quelle raison, rue de l’Homme-marié. Personne ne savait où était cette rue de l’Homme-marié. On a fini par comprendre qu’il parlait de la rue des Martyrs.

Eblouissant de lucidité, n’est-ce pas ?

Quelques insights assez terre à terre :

• Il existe un type de silence qui ne se fait entendre qu’en voiture, la nuit, quand on n’a plus la force de se mentir.

• La vie domestique exige du courage là où la littérature autorise la fuite.

• Le bonheur n’est supportable que lorsqu’on oublie qu’il est arbitraire.

• Le privilège devient insupportable dès qu’on accepte qu’il aurait pu être donné à quelqu’un d’autre.

• La solitude est moins douloureuse que la honte de la montrer.

• On ne perd pas seulement des amis : on perd les visions qu’ils portaient du monde.

• La plupart des gens n’ont pas de vision de la vie, seulement des opinions.

• Être adulte, c’est devenir quelqu’un que ses parents ne savent plus accompagner.

• Nous jouons tous à aller bien, sauf lorsqu’il n’y a plus personne à convaincre.

On se retrouve le 5 janvier, probablement avec La Marche de Radetzky qui devait sortir aujourd’hui mais flemme de me lancer dans une analyse superficiellement poussée de ce Guerre et Paix européen.
(Que personne ne connait)
Ou peut-être La Compagnie.

Si vous cherchez des bouquins à offrir.
Pour votre papa : Bleus, Blancs, Rouges et sa suite l’étendard sanglant s’est levé de Benjamin Dierstein.
Pour votre fille un peu woke : Les forces de Laura Vasquez
Pour ceux qui vivent à Cancerland : Toutes les vies de Rebecca Warrior.

Peace.

Il faudrait un jour étudier ce silence, spécifique à la voiture, à la nuit, quand vous rentrez après avoir affiché votre bien-être pour la galerie, mélange d’embrigadement et de mensonge à soi-même.

On accepte d’un héros de la littérature qu’il se retire dans la région des ombres, pas d’un mari avec qui on partage une vie domestique.

le médecin psychiatre qui s’occupe de lui dans l’établissement, nous dit qu’il n’est pas malheureux sauf quand il regarde les informations. Il est obsédé par le caractère arbitraire de sa chance et de son privilège.

Un soir, dans un dîner, un psychiatre, qui est aussi psychanalyste, a rapporté les mots d’un de ses patients qui souffrait de solitude. Ce patient lui avait dit, quand je suis chez moi, j’ai peur que quelqu’un arrive et voie à quel point je suis seul.

Les vieux, des gens d’une autre époque mis dans le futur,

les fous, les maudits ont été enfants, ils ont joué comme toi, ils ont cru que quelque chose de beau les attendait

j’ai repensé à la phrase de mon ami Serge, au moment où il débutait son Alzheimer. Il voulait se rendre, pour je ne sais quelle raison, rue de l’Homme-marié. Personne ne savait où était cette rue de l’Homme-marié. On a fini par comprendre qu’il parlait de la rue des Martyrs.

J’ai perdu un ami qui avait une vision de l’existence. C’est assez rare. Les gens n’ont pas de vision de l’existence. Ils n’ont que des opinions.

mon père était bienveillant et affectueux, mais il ne savait pas être le père d’un homme adulte.