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La possibilité d'un PPT : La liquidation de l'empire agroalimentaire - Aurélien BellanGPT

La possibilité d'un PPT
5 min ⋅ 05/09/2024

Le Monde consacre aujourd’hui deux articles (ici et ici) sur la révolution des médicaments anti-obésité.
Des coupe-faims miraculeux qui feraient préférer le thé à la bière, le choux kale aux burgers, le sport à Netflix, une mort de vieillesse à une soudaine crise cardiaque.

J’ai demandé à mon ami Aurélien BellanGPT, habitué des récits “contrefactuels” d’écrire pour ma “commu” une nouvelle, sur la chute de l’empire agroalimentaire voire de la liquidation de la société de consommation ou un mélange des deux, basée sur cette révolution qui menace pas mal l’équilibre de la société de consommation.
Damn.

La liquidation de l'empire agroalimentaire
Aurélien BellanGPT

L’année 2024 marqua un tournant décisif dans l’histoire contemporaine. Cette année-là, la société humaine connut une révolution qui ne venait ni des technologies quantiques, ni des énergies renouvelables, mais de ce qui paraissait, au premier abord, une simple avancée médicale. Trois noms, trois molécules : Wegovy, Ozempic, Zepbound. Au début, seuls quelques endocrinologues éclairés s’en émouvaient. Un traitement contre l’obésité, oui, mais surtout, un coupe-faim sans égal. Lentement, méthodiquement, ces médicaments commencèrent à redessiner le visage de nos villes et, avec elles, toute la société occidentale.

Oprah Winfrey fut l'une des premières grandes figures publiques à embrasser cette révolution médicale. Toujours en quête de solutions pour le bien-être et la santé, Oprah se lança dans une campagne médiatique colossale, vantant les mérites de ces médicaments coupe-faim. Elle apparut sur les écrans du monde entier, visiblement plus mince, plus énergique que jamais, parlant de la « libération de la dépendance alimentaire ». Ses émissions spéciales et ses partenariats avec les fabricants de ces nouvelles molécules furent la première pierre dans l’effondrement de l’empire agroalimentaire.

Un matin de novembre, dans un modeste siège social du Nebraska, le directeur général de Burger America International contemplait la dernière courbe de résultats. Pour la quatrième fois consécutive, les chiffres du trimestre étaient en chute libre. Les prévisions des analystes, d’habitude indulgents avec les géants du fast food, s’étaient révélées catastrophiques. L’explication n’était plus à chercher. Depuis que des célébrités comme Oprah avaient popularisé ces nouveaux médicaments, la faim elle-même était devenue obsolète.

Avec le déclin de la faim, un autre phénomène plus subtil émergea : les goûts des gens changèrent radicalement. Là où, jadis, une bière bien fraîche accompagnait les soirées devant Netflix, les consommateurs se tournaient désormais vers le thé vert, symbole de pureté et d’équilibre. Les choix alimentaires évoluèrent aussi : fini les burgers dégoulinants de fromage et les frites, c’était maintenant le chou kale, les salades de quinoa et les jus détox qui s’imposaient dans les cuisines et sur les tables des restaurants. Les publicitaires se mirent à vendre des smoothies aux graines de chia et des mélanges protéinés à ceux qui, il y a encore quelques années, se battaient pour le dernier menu XXL dans les fast-foods.

Les grandes enseignes alimentaires, longtemps auréolées de leur puissance, voyaient l’onde de choc s’étendre à une vitesse vertigineuse. Plus de filets de poisson panés trempés dans l’huile, plus de frites débordantes des cornettes jaunes emblématiques, plus de ces boissons sucrées aux couleurs criardes. Les estomacs, jadis esclaves des pulsions alimentaires et du plaisir instantané, se contractaient désormais avec parcimonie. Un simple comprimé pris chaque matin suffisait à couper court aux pulsions, aux besoins illusoires imposés par des décennies de marketing agressif.

Mais si Oprah avait joué un rôle central dans l’adoption massive de ces médicaments par le grand public, c’est Elon Musk qui en accéléra l’impact sur le reste de la société. Visionnaire et intrépide, Musk saisit rapidement le potentiel d’une humanité libérée de ses besoins alimentaires. SpaceX lança un programme de colonisation lunaire, arguant que, désormais, l’absence de consommation excessive rendait possible la vie en milieu hostile. Les gens mangeaient peu, bougeaient plus, et avec cela, la conquête de nouveaux mondes devenait à la fois économiquement et biologiquement plus viable.

Elon Musk introduisit aussi dans le débat public une vision transhumaniste : ces médicaments n’étaient que la première étape d’une évolution vers l’augmentation de l’être humain. Pour lui, la suppression de la faim était un symbole, un pas de plus vers une ère où les besoins physiques seraient de simples détails à résoudre par la science. Il parla ouvertement de l’émergence d’une « humanité améliorée », où chaque individu pourrait se consacrer à des objectifs plus nobles, sans les limitations de son corps. Il imagina des cités sur Mars, des populations entières ne dépendant plus des cycles agricoles ou de la logistique alimentaire pour survivre.

Le modèle de croissance alimentaire, fondé sur la surconsommation, s’effondrait. La grande distribution n’avait jamais prévu cette nouvelle donne : des rayons vides d’intérêt, des entrepôts qui accumulaient les invendus, des chaînes de production gigantesques arrêtées pour la première fois depuis leur création. Les conséquences de cet effondrement économique furent immédiates et massives. En quelques mois, les grandes multinationales agroalimentaires enregistrèrent des pertes inimaginables. Les plans de licenciement massifs, autrefois inimaginables dans ces forteresses du capitalisme, se succédèrent.

Dans les rues, les devantures des fast-foods devinrent les reliques d'une époque révolue. Ces temples de la malbouffe, aux néons criards, s’éteignaient un à un, laissant place à des locaux vacants, à l’image de la désertion des enseignes de vidéoclubs vingt ans plus tôt. Le monde se vidait de ses icônes de la satiété artificielle, et avec elles, d’un certain art de vivre saturé de graisse et de sucre.

L’effondrement ne s’arrêta pas là. L’industrie de l’alcool, longtemps reliée à l’alimentation par des rituels sociaux communs, ressentit elle aussi le souffle glacé de la fin. Les soirées fast-food arrosées de bière ou de soda n’avaient plus aucun sens sans la première étape du rituel. À la place, les consommateurs sirotaient désormais des infusions bio après leurs séances de yoga. Les brasseries et distilleries virent une chute brutale de leur fréquentation, entraînées dans la dépression globale. Les bars autrefois bondés peinaient à attirer des clients qui, progressivement, semblaient désintéressés par l'excès, non seulement alimentaire mais également éthylique.

En quelques années, la transformation fut radicale. Le taux d’obésité, fléau des sociétés développées, s’effondra à des niveaux historiques. Les hôpitaux, autrefois surchargés de cas de diabète de type 2, d’hypertension et d’insuffisances cardiaques, remarquèrent une baisse spectaculaire des admissions liées à ces pathologies. Des milliards étaient économisés sur les dépenses de santé publique. Les gouvernements, abasourdis, redirigèrent ces fonds vers des projets d’infrastructure et de recherche. Le sport, lui, devint la nouvelle norme sociale. Là où la faim n’était plus, l’énergie libérée par l’absence de compulsions alimentaires se transformait en une quête de dépassement physique. Les salles de sport, autrefois réservées à une élite motivée, se peuplèrent de citoyens ordinaires, avides d’une nouvelle forme de vie. Courir, nager, pédaler : ces activités prirent le pas sur les longues soirées passées à ingérer sans fin devant des écrans. Netflix fut relégué au second plan, les marathons urbains devinrent les nouveaux événements collectifs, et même les pauses dominicales se faisaient dans les salles de fitness plutôt que sur le canapé.

La culture elle-même se transforma sous cette impulsion inattendue. La publicité, cet art ancien de la séduction consommatoire, dut se réinventer. Plus de spots télévisés pour le dernier burger dégoulinant de fromage. Les grandes chaînes de télévision et les réseaux sociaux devinrent des vitrines pour les équipements sportifs, les compléments vitaminés, les vêtements de fitness. La mode s’adapta à cette nouvelle quête de la performance. Les icônes du cinéma et de la musique adoptèrent le nouveau discours : la discipline, l’équilibre. Finie l’image du bad boy alcoolisé, celle de la starlette gourmande. Désormais, l’ascétisme devenait une vertu.

Et puis, dans les faubourgs des villes, là où les usines désaffectées de la malbouffe se dressaient encore comme des monuments d’un passé oppressant, des communautés tentèrent de s’accrocher. Certains voulaient croire que l’ère des pilules coupe-faim n’était qu’une mode passagère, que le désir de surconsommation reviendrait. Mais rien n’y faisait. Même les plus farouches défenseurs de l’ancien régime alimentaire peinaient à recréer la frénésie d’autrefois.

L'appétit pour l'excès était tout simplement mort.





La possibilité d'un PPT

La possibilité d'un PPT

Par Emmanuel Quéré

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